Ce n’est pas un sujet joyeux mais il faut oser en parler. Pourquoi le verbe « oser » ? Tout simplement car c’est encore un sujet tabou dans beaucoup de milieux. Heureusement, ce tabou tombe petit à petit mais il y a encore un long chemin à faire, et c’est à nous tous de participer à cet avancement.
Qu’est ce que le harcèlement sexuel ?
Le harcèlement sexuel peut prendre beaucoup de formes et tout le monde peut en être victime, que ce soit dans la rue, au travail ou encore sur votre lieu de formation. En général, les femmes en sont les premières victimes, et a fortiori celles en situation plus fragiles comme les personnes racisées ou les personnes dans une situation précaire.
Le harcèlement sexuel peut prendre deux formes principales. Il se manifeste soit des pressions pour obtenir des actes de nature sexuelle, soit par des comportements de nature sexuelle non désirés et répétés, sur le lieu de travail ou ailleurs, par une personne de votre milieu professionnel. Les comportements ou commentaires déplacés sur le physique d’une personne, sur la sexualité ou les « blagues lourdes » sont des comportements de harcèlement. Ainsi, le salarié ou l’étudiant qui intimide une autre personne en dehors de son lieu de travail peut tout à fait être sanctionné en entreprise ou à l’école pour ces faits.
Le non-consentement n’a pas à être exprimé clairement, l’absence de consentement explicite est un non-consentement en soi.
Le harcèlement sexuel est un délit pénal puni par 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, ou 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende lorsqu’il s’adjoint d’un rapport d’autorité hiérarchique.
Que faire si on est victime d’harcèlement sexuel ?
La première chose à faire c’est d’essayer de trouver du soutien psychologique auprès de vos proches de confiance, de ne pas relativiser, puis de prendre les actions nécessaires pour stopper cette situation. En tant qu’étudiant ou étudiante à Ynov, votre référent filière, le personnel d’accueil et les responsables pédagogiques peuvent vous aider.
Le harcèlement est souvent insidieux mais faites-vous confiance, si vous pensez que quelque chose cloche, si une alarme s’allume pour vous devant certains comportements, il est important d’adresser la situation rapidement.
Et si on est témoin ?
Si vous êtes témoin de situations gênantes ou de comportements déplacés, vous avez le devoir de signaler la situation à l’employeur ou à la personne responsable. En tant qu’étudiant, votre référent filière, votre enseignant, ou l’administration sont prêts à vous accueillir dans ces cas. Si le harcèlement concerne un enseignant ou un intervenant, vous devez nous le signaler afin de protéger les autres étudiant-e-s.
Sachez que si vous avez connaissance d’un harcèlement en cours, vous pouvez être sanctionné pour votre inaction. Souvent la victime du harcèlement aura peur de subir des répercussions si elle dénonce son harceleur, le témoin a donc un rôle clé car il peut désamorcer une situation d’abus de pouvoir. Nous vous encourageons à parler et à exprimer vos doutes dans tous les cas.
Votre Campus est mobilisé contre le harcèlement sexuel et tous les types de harcèlements.
Le harcèlement sexuel : des enjeux de pouvoir
Il est souvent avancé que le harcèlement sexuel pourrait s’apparenter à de la séduction ou de la « drague lourde » hors il n’en est rien. En effet, le harcèlement sexuel est avant tout utilisé pour établir une domination. Aucune histoire d’amour sérieuse ne commence avec du harcèlement au travail. Pour faire la différence : la séduction est un ensemble de comportements positifs, respectueux et clairs alors que le harcèlement consiste en des actions négatives provoquant le malaise ou le mal-être.
Pour en savoir plus, le gouvernement a produit un guide pratique qui vous fournira plus de détails, des exemples de situations concrètes et des outils pour être prêt-e à toutes les éventualités !
Illustration : Ministère du Travail
